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Larme à l’œil pour Perdrix [Cinéma]

  • Photo du rédacteur: Thizbel
    Thizbel
  • 8 sept. 2019
  • 3 min de lecture

Il y a quelques semaines, je découvrais en salle Perdrix, le nouveau film (et premier long-métrage, si je ne m'abuse) d'Erwan Le Duc. Et si l'amour du jeu de mot – même nul à crever – m'a poussée à convoquer l'idée de mes glandes lacrymales tourneboulées pour titrer ce billet, je suis en réalité sortie du cinéma non pas avec la cornée mouillée mais avec un sourire émerveillé résolument pendu aux lèvres.

Perdrix, c'est plus précisément l'histoire de Pierre Perdrix, capitaine de gendarmerie d'une petite ville de province, camisolé à une famille embarrassante – dans tous les sens du terme –, et de la tornade méfiante et provocatrice nommée Juliette qui va apporter un désordre salutaire dans tout ça. Le tout sur fond d'intrigue policière qui nous fait partir à la chasse aux « nudistes révolutionnaires ». Si le résumé semble déjà un peu extravagant, ce n'est qu'un piètre avant-goût de ce qui attend le/la spectateur·rice : Perdrix est un petit bijou d'humour et de tendresse loufoques, ce qui peut évidemment rebuter mais devrait plaire à toutes les âmes friandes de poésie absurde à la Boris Vian ou Olivier Bourdeaut. Mais le scénario seul n'est évidemment pas la seule face du diamant (il faut souvent plus qu'un seul bon ingrédient pour une bonne recette). Dans la liste de mes bons points, on trouve tout particulièrement la narration que porte la caméra, d'une finesse incroyable, avec des jeux de cadrage qui suggèrent tout au long du film non seulement la nature des protagonistes mais également leur évolution sensible. Les prises de vue sont d'ailleurs souvent très esthétiques, et pour cause : le film est tourné dans les Vosges et les paysages sont rendus magnifiquement ; on remerciera le réalisateur qui a choisi d'être un peu moins pariso-centré que la plupart de ses confrères ou consœurs. Et puis, il y a les acteurs. S'ils sont tous bons et justes, je ne peux cacher un coup de cœur énorme pour Swann Arlaud (purement et simplement un ange, je le jure) qui a su construire le personnage à la sensibilité sous coquille d'huître que méritait ce projet cinématographique. La douceur fragile qu'il a su mettre dans l'interprétation de Pierre Perdrix, notamment lors des scènes où il porte sur Juliette un regard discrètement extatique (il fallait le faire !), est sans doute aucun ce qui m'a le plus touchée dans ce film, et je crois bien devoir avouer que face à ce visage à la tendresse souriante et à la beauté lumineuse, je suis tombée sincèrement amoureuse (de Swann ou de Pierre, mystère). Et pour le reste : des moments de franche hilarité (avec une mention spéciale pour la scène de reconstruction historique option Nicolas Chupin en passionné de la seconde guerre mondiale), Maud Wyler aussi parfaite que son partenaire, et Fanny Ardant qui nous régale avec un rôle de mère mystificatrice. Un petit bémol néanmoins pour l'histoire subsidiaire de la relation entre le frère de Pierre et sa fille, qui malgré de bons acteurs se fond d'après moi assez mal dans le reste du film : elle aurait peut-être gagné à être simplifiée pour se contenter d'appuyer la construction du héros, quitte à abandonner l'objectif de donner vraiment corps à des personnages secondaires dont finalement on se moque un peu tant les principaux nous fascinent. Pour clore ce billet outrageusement dithyrambique (je ne suis pas femme de demi-mesure), une dernière pépite du film, la chanson « Je veux être à vous » de Sammy Decoster, que j'écoute depuis en boucle. Écouter la bande originale complète vaut néanmoins le coup : la majeure partie a été composée tout spécialement pour le film par Julie Roué, et parmi les morceaux préexistant on trouve également un très beau morceau de classique, « O Solitude » de Henry Purcell.

Sur ce, je vous laisse et file revoir le film.

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